INTRODUCTION

© Alessandro Bares, 2023

Chers amis musiciens, ce que vous trouverez dans les chapitres suivants est le fruit de mes réflexions sur la dystonie focale, que j’ai vécue de près pendant plus de vingt ans.

Il est important que vous sachiez qu’il ne s’agit pas du rapport final d’une recherche établie selon des critères scientifiques, mais bien de mon expérience personnelle, partagée avec les personnes que j’ai eu la chance de rencontrer sur mon chemin.

La recherche scientifique obéit à des règles précises en matière de « population », d' »échantillonnage », de « méthode d’investigation », d' »instruments de mesure », etc. La collecte de données produit des statistiques qui doivent être interprétées et communiquées dans un rapport final, qui conclut l’enquête et initie de nouvelles études approfondies sur le même sujet ou sur des sujets voisins.

Le but de mes efforts n’était pas de produire un travail d’investigation scientifique, mais de sortir du cauchemar de la dystonie, à travers une très longue série d’essais et d’erreurs. Un bref résumé de mon histoire se trouve dans cette vidéo.

Ce que j’expose sont des opinions, pas des vérités scientifiques. Et en tant qu’opinions, elles évoluent avec le temps et l’expérience : par rapport à la première version (2017), plusieurs chapitres ont subi des variations plus ou moins importantes.

L’urgence de créer ce site et surtout le  » Programme pour la dystonie focale du musicien  » provient de la joie de partager avec vous mes réflexions et mon expérience, car cela a fonctionné pour moi et donne de bons résultats avec les personnes qui m’ont fait confiance.

Il est également important que vous sachiez que ce que je propose n’est pas une « méthode » au sens traditionnel du terme. Je n’ai pas mis au point un protocole à suivre comme c’est souvent le cas dans les traitements médicaux. Un seul point ferme, pour le moment : l’interaction entre les séances Grinberg « pures », c’est-à-dire dans le studio du praticien, et les séances avec l’instrument, où les acquisitions faites dans le studio du praticien sont portées sur l’instrument.

Je n’ai pas d’exercices prédéfinis : les exercices viennent de l’observation et de l’interaction avec la personne. Dans certains cas heureux, ils viennent de la personne elle-même qui, ayant commencé à s’occuper d’elle-même,  » sent  » ce qui lui manque et comment combler ce manque.

Une dernière remarque importante. Je n’ai encore rencontré personne qui, quel que soit le chemin de guérison suivi, soit sorti de la dystonie de manière à pouvoir dire : « Je ne m’en souviens même plus ! » Je ne sais pas si c’est possible.

Ce que je sais, par expérience personnelle, c’est que l’on peut recommencer à aimer son instrument et avoir une vie de concertiste satisfaisante. J’ai clairement amélioré ma technique par rapport à la période précédant la dystonie, et je pense que beaucoup de gens, s’ils sont armés de la bonne motivation, peuvent réussir.